mardi 18 octobre 2016

Des oiseaux en septembre 2016.



Après un très beau séjour sur l'Île-aux-Basques au début de septembre, le reste du mois a été plutôt tranquille. Nous avons fait quelques sorties à nos endroits fétiches. Même si nos recherches de nouveautés pour l'année ont été peu fructueuses, nous avons quand même vécu de beaux moments.


Le 10 septembre, nous partons tôt pour nous rendre jusqu'à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie afin d'y trouver le Bécassin à long bec qui y est présent depuis quelques jours. Il est réputé se tenir avec un petit groupe de Bécassins roux et nous comptons bien le repérer. Dès notre arrivée, notre attention est portée vers des limicoles posés sur des rochers tout près de la rive. Nous identifions rapidement les Bécasseaux maubèche, sanderling, semipalmé et Pluvier argenté. Et oups ! voilà 5 Bécassins roux en repos avec le bec dans le dos pour la plupart d'entre eux. Une étude très minutieuse nous permet d'écarter le Bécassin à long bec. Après environ 30 minutes, nous décidons de partir. Un groupe d'observateurs, mené par Mireille Poulin, est encore sur place. Nous apprendrons par la suite que le fameux bécassin est arrivé en vol après notre départ. Il y a des journées comme ça. Un arrêt sur les battures de Kamouraska nous fait rencontrer un oiseau que je n'espérais pas photographier de si près. Il se tient également sur les rochers. Il les parcoure en marchant et, à cause des dénivellations, il arrive que nous le perdions de vue. Si nous ne le voyons, il ne nous voit pas. Profitant de chaque instant où je le perds de vue, je finis par m'approcher à moins de quatre mètres de lui.



Le Pipit d'Amérique / Anthius rubescens rubescens / American Pipit s'observe le plus souvent en groupes et dans les champs.



Cette espèce fréquente les milieux ouverts et on le retrouve souvent dans les milieux agricoles où le sol a été chamboulé depuis peu par la machinerie agricole. Elle accompagne souvent les alouettes et des limicoles comme les Pluvier bronzé, Pluvier kildir, Bécasseau de Baird, Bécasseau roussâtre et Bécasseau à poitrine cendrée.


Notre prochaine destination est Cacouna où un Pélican d'Amérique / Pelecanus erythrorhynchos / American White Pelican pourrait bien nous y attendre. Et oui, il est là, bien occupé à se nourrir dans la grande étendue d'eau formant le bassin principal.


Le Pélican d'Amérique est rarement observé au Québec. Au Canada, cette espèce se reproduit sur les plans d'eau des grandes plaines s'étendant au centre du pays (Manitoba, Alberta, Saskatchewan). Sa distribution est beaucoup plus grande aux États-Unis alors qu'il occupe les deux tiers du territoire à partir du Pacifique vers l'est. Par contre, il s'observe sur les côtes de la "pan handle" floridienne. Il est difficile de déterminer avec certitude d'où proviennent exactement les pélicans qui atteignent le Québec.


Enchantés de cette belle trouvaille, nous prenons le chemin du retour vers Québec avec un arrêt incontournable au quai Boulanger de Montmagny. Des fois que le Bécassin à long bec s'y trouverait. Après tout, c'est l'endroit où nous l'avons observé le plus souvent au Québec. La marée est plutôt basse, mais une belle surprise nous attend. Nous estimons à environ un millier le nombre de Bécasseaux semipalmés / Calidris pusilla / Semipalmated Sandpipers agglomérés sur les rochers jouxtant le quai. 



Un mouvement continuel anime tous ces groupes d'oiseaux. Des individus s'envolent, d'autres atterrissent. Tout se fait très rapidement. Vu le grand nombre, les oiseaux doivent se serrer s'ils veulent avoir une place pour se reposer ou faire leur toilette. La promiscuité fait partie de leur mode de vie.



Cette photo montre un oiseau arrivant en vol et qui, faute de place disponible, ne peut faire autrement que de se poser sur le dos d'un oiseau déjà installé. Il n'y restera qu'une fraction de seconde, dès que l'oiseau harassé se tassera. Une vie plutôt stressante pour d'aussi petits oiseaux. Comme on dit, il n'y a pas de lunch gratuit.



Et voilà qu'un Faucon émerillon passe en vol et TOUS les bécasseaux s'envolent simultanément, tout en formant un groupe très serré. Ce comportement inné est essentiel à leur survie lorsqu'ils sont en présence d'un prédateur. Le faucon ne réussit sa chasse que lorsqu'il peut se concentrer sur un seul individu. Il le poursuit alors sans relâche. Devant plusieurs individus, il ne sait lequel choisir et son hésitation permet à ses proies potentiels d'échapper à son attaque.




En solo, cet individu constitue une bien belle proie pour un virtuose de l'attaque en vitesse, tel le Faucon émerillon ou le Faucon pèlerin.


Et, pour terminer, voici une autre espèce abondante en migration, mais que l'on retrouve en plus petit nombre à cet endroit.




Ce Pluvier semipalmé / Charadrius semipalmatus / Semipalmated Plover se pose sur un rocher dénudé d'autres limicoles. Bien sûr, il n'y rencontre aucune opposition i.e. qu'il n'a pas à se débattre pour trouver un lieu paisible, mais qu'en serait-il lors du prochain passage d'un prédateur ailé ?



@ bientôt,





1 commentaire:

www.dianeclermont.ca a dit…

J'ai manqué cet article :(
Je n'ai pas pu vivre l'expérience des oiseaux de rivage cette année, je compte bien me reprendre l'an prochain.
Très belle prise de ces magnifiques limicoles et quelle belle rencontre avec le pélican d'Amérique, bravo, ta photo est magnifique !
Le pipit d'Amérique qu'on ne voit pas souvent, très bien réussi !