jeudi 28 août 2014

Juillet 2014



Nos incursions ornithologiques, à Anne et moi, commencent dès le premier jour de juillet alors que nous nous rendons dans la région de Manseau et de Villeroy, dans le comté de Lotbinière, dans l'espoir de retrouver une espèce de plus en plus rare et très recherchée au Québec soit le Troglodyte à bec court / Cistothorus platensis stellaris / Sedge Wren qui a été rapporté quelques jours plus tôt dans cette région. Il n'a pas été vu, mais plutôt entendu par quelques ornithologues Québécois dont la compétence ne saurait être contestée. Anne et moi avons fait au moins deux visites dans cette région avant le début de juillet sans avoir réussi à seulement entendre l'oiseau. Cette dernière visite ne s'avèrera pas plus fructueuse. Mais j'en profiterai par rapporter cette photo d'une espèce vraiment abondante au Québec en été, soit la Paruline masquée / Geothlypis trichas trichas / Common Yellowthroat.


Ce beau mâle bien coloré se montre ostensiblement sans aucune provocation de ma part. Il faut dire que je suis en pleine période de nidification et qu'il doit être préoccupé de ma présence aussi près de sa progéniture. Et je n'ai pas à attendre trop longtemps avant de voir apparaitre sa compagne...




le bec bien rempli de succulents insectes qui permettront à ses oisillons d'acquérir l'apport calorique suffisant pour connaitre une croissance normale i.e., dans le cas des animaux, très rapide comparée à celle des humains.



Le 5 Juillet 2014, nos efforts se portent vers le Cap Tourmente où nous espérons bien ajouter le Bruant de Nelson / Ammodramus nelsoni subvirgatus / Nelson's Sparrow à notre liste annuelle. Il vente très fort ce matin au cap alors qu'il ne ventait pas du tout lorsque nous sommes partis de Québec. Nous sommes très déçus, car il sera difficile de repérer le chant ténu de ce bruant avec tout ce bruit engendré par les rafales de vent qui s'engouffrent à travers la végétation. Malgré tout, nous finissons par en entendre un et nous le voyons alors qu'il quitte son perchoir pour s'éloigner.



Autrefois appelé Bruant à queue aigüe, le Bruant de Nelson a cédé ce nom à une autre espèce qui se rencontre dans les marais salés de la côte est des États-Unis.


Voici d'ailleurs l'actuel Bruant à queue aigüe / Ammodramus caudacutus caudacutus / Saltmarsh Sparrow que j'ai pixellisé le 27 Juillet 2014 au Scarborough Marsh dans le Maine.


Il faut dire que les deux espèces se ressemblent beaucoup au niveau du plumage et qu'elles peuvent même se rencontrer dans le même habitat comme c'est le cas ici au Scarborough Marsh. Voici les principaux points à retenir afin de les différencier sur le terrain.

Le Bruant de Nelson  a 
  • des rayures très faibles sur la poitrine
  • un bec plus court et bleuté
  • un dos gris
  • un chant plus fort qui s'entend d'assez loin
  • des plages orange pâles à la tête
  • des traits malaires plus larges et moins distinctes
  • une légère rondeur de la tête vers le bec
  • un vol en parabole ( pas toujours vrai du côté du Bruant à queue aigüe)


Le Bruant à queue aigüe a
  • des rayures nettes à la poitrine
  • un bec plus long et jaunâtre
  • la tête s'aplatit vers le bec
  • un dos rayé et brunâtre
  • des plages orange brillant à la tête
  • des traits malaires minces et nettes
  • un chant faible et pas évident à entendre même de près
  • un vol quelquefois parallèle au sol.


C'est chez nous, à Sillery que, le 9 juillet, je suis témoin d'un nourrissage de deux jeunes Cardinaux rouges par un parent. C'est maintenant la coutume de voir le Cardinal rouge dans notre cour, mais c'est toujours spécial de voir la petite famille en action. La succession semble bien assurée.



Le jeune Cardinal rouge / Cardinalis cardinalis cardinalis / Northern Cardinal arbore la huppe de l'adulte, mais le bec est tout noir.


Le 11 Juillet, je me rends à la Base de Plein Air de Sainte-Foy avec l'idée de réaliser des photos. Je n'ai pas de but précis et je ne recherche rien en particulier. Juste profiter d'une température estivale dans un lieu riche en découvertes de toutes sortes. Comme je m'intéresse de plus en plus aux insectes et aux plantes, je suis ravi de cette belle rencontre.


Sous des apparences trompeuses, cet insecte n'est pas piqueur. Il s'agit d'une simple "mouche à fleur" ou syrphe. Ne me demandez pas une identification assurée de celle-ci, car plus de 2 000 espèces de syrphes se répartissent dans 200 genres différents, tous appartenant à la famille des syrphidés. Les syrphes sont communs à travers le monde et présents sur tous les continents, excepté l'Antarctique. En dépit de leur ressemblance avec les plus dangereuses guêpes ou abeilles, ils sont inoffensifs. Par contre, la fleur hôtesse est un Millepertuis commun / Hypericum perforatum / Common St. John's-wort


Mon beau-frère Yves Déry s'intéresse beaucoup aux batraciens. Très bon photographe, il aime croquer des scènes de nature autour de chez lui ou à son chalet. Il m'a transmis son intérêt et je n'ai pu résister à l'envie de pixelliser le plus gros des batraciens du Québec, le Ouaouaron / Lithobates catesbeianus / American Bullfrog. 





Le 13 juillet, nous nous dirigeons vers Cacouna et ses vastes étendues herbeuses où s'observent régulièrement le Râle jaune. Il est d'ailleurs rapporté sur Ebird depuis quelques jours et nous calculons avoir pas mal de chances de l'entendre. Ce site est aussi l'endroit idéal pour trouver le Bruant de Nelson. Il était facile d'en entendre au moins 4 sur le site. Et là, j'ai été plus chanceux pour une photo de plus près.






Mais aucune chance du côté du Râle jaune qui reste silencieux lors de notre visite.

Le 19 juillet, direction Rivière Ouelle où un surprenant Bec-en-ciseaux noir / Rynchops niger niger / Black Skimmer a été trouvé la veille. 




Pour cette espèce appartenant à la famille des laridés, il s'agit d'une deuxième visite reconnue dans l'histoire de la province de Québec. Selon la liste commentée de Normand David, un spécimen a été récolté à Nicolet le 26 octobre 1938. Aucun autre individu n'avait été rapporté avant 2014. On peut dire avec justesse que c'est de la visite plutôt rare et que son observation valait le déplacement.

Galvanisés par une telle observation, nous décidons de nous diriger ENCORE vers Cacouna avec en tête, et oui, l'idée d'ENFIN entendre le Râle jaune. Mais nous passons d'abord par le quai de Rivière Ouelle qui est tout proche. Nous arrivons un peu après 08h00 et nous repartons vers 09h00. C'est tranquille au bout du quai, mais je capte un immature de Cormoran à aigrettes / Phalacrocorax auritus auritus / Double-crested Cormorant qui passe en vol.




À Cacouna, le Bruant de Nelson est tout aussi actif et très vocal. Nous passons une bonne heure à imiter le cri du râle en frappant deux pierres l'une contre l'autre. Aucune réponse. Nous décidons alors de nous donner encore plus de chances en nous rendant plus à l'est, i.e. vers Trois-Pistoles, pour y observer quelques limicoles. Au retour, nous arrêterons de nouveau à Cacouna et il sera plus tard dans la journée. Il faut dire que le soleil tape dure et qu'il fait très chaud. Être un râle, je resterais probablement bien tapi et silencieux sous la végétation en attendant que la chaleur s'estompe à la faveur de la fin du jour.

Notre escale à Trois-Pistoles s'avère aussi tranquille que les deux précédentes. Aucun limicole nouveau à la rivière Trois-Pistoles et rien de spectaculaire au quai du village. Je prends quelques photos dont celle-ci d'un Pigeon biset / Columba livia livia / Rock Pigeon qui s'approche de nous, probablement curieux de voir deux humains debout sans bouger et sans parler pendant de longues minutes.





Nous revenons à Cacouna vers les 15h00 et nous y demeurons jusqu'à 17h00. Mais aucun râle. Pourtant il a été rapporté tout récemment et il le sera dès le lendemain de notre visite. Je me défoule avec ma caméra et je vous offre cette photo d'un superbe papillon, le Bronzé / Lycaena hyllus / Bronze Copper. Il s'agit d'une femelle.






Et celle-ci d'un Croissant nordique / Phyciodes cocyta / Northern Crescent.






Le lendemain, 20 juillet, nous nous rendons au Bois-de-Coulonge où se trouve une nichée d'Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk. Nous ne tardons pas à repérer trois oiseaux immatures qui sont capables de voler, mais qui sont encore nourris par leurs parents. Ils sont très bruyants et leurs cris aident à les localiser.



Un superbe Épervier de Cooper immature se tient bien droit, à la façon typique des éperviers, et il semble insensible aux gens qui circulent dans un parc urbain quelques fois bien achalandé.



En voici un autre qui vient de se faire livrer une femelle ou un immature de Moineau domestique / Passer domesticus / House Sparrow par l'un de ses parents.




Alors qu'il tient sa proie bien fermement entre ses talons, il émet des cris perçants. Je ne comprends pas le sens de ces cris, mais ils trouvent rapidement écho auprès de ses frère et/ou soeur.



Et voilà qu'il se met à déplumer le moineau. L'une des premières plumes projetées dans les airs redescend lentement comme retenue par un fil invisible. Le rapace suit des yeux cette plume et nous pouvons voir toute la concentration déployée par un oiseau de proie afin de déceler tout mouvement suspect. Non, je ne voudrais pas être un moineau en présence d'un Épervier de Cooper.


Du 26 juillet au 2 août, nous nous rendons sur la côte est des États Unis et un prochain billet vous racontera nos découvertes.


@ bientôt.






2 commentaires:

Noushka a dit…

Voilà encore un billet plein de belles surprises!!
Je reviens de ma boite mail où j'ai trouvé tes commentaires chaleureux avec un grand plaisir!
Je suis certaine que tu finiras par le voir ce troglodyte!
Belles photos de papillons également et fabuleuses captures de l'épervier!
Je n'ai encore jamais eu droit à une telle scène, mais qui sait cet hiver?!
Pour te répondre au sujet de ta photographie d'insectes, voici ce que je t'ai répondu sur mon blog:
Avec le 300 mm, je pense que tu as intérêt à ne pas mettre le convert 1/4 qui te fait perdre en netteté.
L’objectif lui-même est assez puissant pour que tu n'aies pas à te pencher trop près sur le sujet... c'est le double de mon 150 macro, lui-même top par rapport au 105 qui oblige à se rapprocher beaucoup plus.
Garde ton convert dans ta poche pour les oiseaux!!
Bizzzz et bonne continuation! ;-)

lejardindelucie a dit…

Un superbe compte rendu de rencontres toujours différentes! Des oiseaux bien différents des nôtres, ces Parulines très colorées et le magnifique Cardinal rouge !
En plus de belles observations d'insectes, les Syrphes sont si variés , celui-ci ressemble au Syrphe des groseillers(Syrphus ribesii). L'intérêt ce sont leurs larves très grosses consommatrices de pucerons et dont la forme est très éloignée de ces belles " mouches à fleur". Une belle expression!
Le repas du jeune Epervier de Cooper est un beau document!
Merci encore de ces belles découvertes faites en votre compagnie!