mercredi 9 janvier 2013

Oiseaux d'hiver 2012-2013

Même si je n'aime pas tellement l'hiver, il reste que c'est l'occasion de renouer avec des espèces d'oiseaux qui sont moins bien observées lors des autres saisons de l'année ou qui le sont en plus petits nombres. Une espèce qui me vient à l'esprit immédiatement est la Perdrix grise. Il est beaucoup plus facile de la repérer sur la neige alors qu'elle se regroupe en petites bandes de 6 à 12 individus en période hivernale. Dès que le printemps arrive, le groupe se défait en couples et il est alors beaucoup plus difficile de les retrouver en nature alors qu'ils se marient tellement bien avec leur environnement grâce à leur plumage cryptique. Certaines espèces, appartenant à la famille des fringillidés, peuvent être abondantes ou absentes selon la nourriture disponible sur leurs lieux de nidification situés plus au nord du Québec. Ils dépendent beaucoup de l'abondance des cônes produits par les conifères en forêt boréale et cette production étant cyclique, le nombre d'oiseaux qui viennent nous visiter en hiver fluctue en parallèle. Il en va de même pour les strigidés nordiques qui sont sujets à des invasions sous nos latitudes lorsque la nourriture leur fait cruellement défaut durant la saison hivernale. Voici des espèces rencontrées dernièrement lors de mes sorties.


25 Décembre 2012




Domaine de Maizerets



Le Grand-duc d'Amérique / Bubo v. virginianus / Great Horned Owl n'est pas un migrateur de longue distance. Cependant, il peut se déplacer lorsque la nourriture fait défaut. Dans la ville de Québec, on peut l'observer dans un parc aussi petit que celui du Domaine de Maizerets où il se nourrit de rats et d'écureuils.  Il n'y réside pas à l'année. Selon moi, il doit se promener d'un milieu boisé à l'autre, toujours à la recherche de proies éventuelles. Sa proie de prédilection en forêt est le Lièvre d'Amérique / Lepus americanus / Snowshoe Hare, mais comme il n'y en a pas dans ce petit boisé,  il doit privilégier des proies plus petites. Ce n'est pas ma présence qui attire l'attention de cet individu sur cette photo,  mais plutôt celle d'un Écureuil gris qui contourne prudemment le rapace tout en gardant une distance sécuritaire.

L'une des espèces les plus prisées en hiver est le Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing. Comme son nom anglais l'indique, ses déplacements sont plutôt "bohèmes", dépendants de la nourriture disponible sous notre latitude. J'ai même déjà connu des hivers sans jaseur. Cet oiseau doit son nom anglais "waxwing" aux appendices rouges qui ornent le bout de certaines plumes secondaires. Ce sont en fait des prolongements en forme de larme du rachis de quelques plumes (entre 5 et 7 chez les femelles; 6 à 8 chez les mâles) et dont l'aspect rappelle la cire. La bande jaune le long des primaires indique qu'il s'agit d'un adulte. Cette bande est blanche et les appendices rouges absents chez l'oiseau de premier hiver.


26 Décembre 2012




Base de Plein Air de Sainte-Foy



Cet Écureuil roux d'Amérique / Tamiascirius hudsonicus / American Red Squirrel est pas mal plus attrayant à observer que le Rat domestique, pourtant ils appartiennent tous deux à l'ordre des rongeurs. Comment dit-on ? L'habit ne fait pas le moine ? 


30 Décembre 2012




Saint-Gilles-de-Lotbinière




Il faut s'attendre à rencontrer de plus en plus de Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey dans la région de Québec. Mais saura-t-elle survivre à nos hivers neigeux ? Lire mon billet du 06 janvier 2013.


02 Janvier 2013




Saint-Antoine-de-Tilly



Il est normal d'observer un groupe d'Alouettes haussecol / Eremophila a. alpestris / Horned Lark en bordure de route au printemps alors que du gravier s'accumule ou que de la végétation se dégage. Mais l'hiver 2012-2013 est spécial en ce sens que je n'ai jamais observé autant d'alouettes dans la région. Tendance ou épisode sporadique ? Difficile à dire.

La Perdrix grise / Perdix perdix perdix / Gray Partridge est une espèce introduite qui s'est très bien acclimatée à notre climat. Elle est maintenant une espèce observée régulièrement lors de nos sorties hivernales. Tel que le démontre l'individu à l'extrême gauche de l'image, elle gratte la neige afin de dégager la végétation qui la nourrit.

Le Plectrophane des neigesPlectrophenax  n. nivalis / Snow Bunting est la valeur sûre de nos hivers québécois. Si son nombre peut fluctuer d'une année à l'autre, sa présence est garantie année après année. Il se mêle également à des groupes d'alouettes et on dénombre de plus en plus de Plectrophane lapon dans leurs rangs.


05 janvier 2013




Cap Tourmente



Un autre joyau qui vient mettre de la couleur dans nos décors hivernaux qui en manquent. Le Gros-bec errant / Coccothraustes v. vespertinus / Evening Grosbeak porte bien son nom français, car ses déplacements sont pour le moins erratiques. Ils sont impossibles à prédire. En 49 ans d'ornitho, je peux dire que j'ai observé cette espèce presque à tous les mois de l'année. Il se déplace à la grandeur de l'Amérique du Nord à la recherche de nourriture. Ses mouvements sont plus longitudinaux que latitudinaux. Un oiseau bagué dans une province de l'ouest canadien peut aussi bien nicher dans les forêts boréales du Québec. Le nom anglais vient de la fausse croyance voulant que cette espèce vocalisait principalement en soirée. Il peut malheureusement arriver qu'aucun individu ne soit aperçu au cours d'une saison hivernale donnée, de là la joie éprouvée lorsqu'on a la chance d'en croiser un sur notre route.

Le Bruant hudsonien / Spizella a. arborea / American Tree Sparrow est facilement reconnaissable à sa couronne rousse, le point à la poitrine et surtout à son bec bicolore. Il est cependant moins fréquent en milieux urbains.

Le Sizerin flammé / Acanthis f. flammea / Common Redpoll fait partie des fringillidés qui peuvent littéralement envahir nos postes d'alimentation certains hivers. Ils peuvent constituer des bandes d'une centaine d'individus et il arrive parfois qu'on puisse retrouver parmi eux un Sizerin blanchâtre / Acanthis hornemanni  / Hoary Redpoll . L'hiver 2012-2013 est bon à cet égard. J'en suis à mon troisième blanchâtre de l'année, mais je n'ai pu en "pixelliser" aucun jusqu'ici.

Et voici une espèce que je photographie pour la première fois. Une majestueuse Chouette lapone / Strix n. nebulosa / Great Gray Owl présente au Cap Tourmente depuis environ une semaine. Aux dernières nouvelles, il y en avait trois dans les environs du parc. Cette grosse chouette n'est plus aussi abondante qu'elle l'était 40 ans passés. Un peu comme le Harfang des neiges, elle commettait alors des invasions aux quatre ans. Je me souviens que ma première observation à vie de cette chouette a eu lieu au Cap Tourmente et je pouvais en observer HUIT en même temps à partir du même endroit. C'était dans les années 1970.


Encore de belles surprises m'attendent au cours des prochaines semaines hivernales à venir. À bien y penser, l'hiver n'est pas si terrible que ça après tout ;-)


1 commentaire:

Noushka a dit…

WOW-WOW!
Tu finis l'article par ma préférée: le Great Gray Owl: absolment superbe et majestueux!
Bravo pour pour toutes autres photos, un régal de découvir les espèces de coin!
Je suis d'accord, l'hiver toutjours trop long et trop froid, mais les oiseaux sont plus visibles et certains se rapprochent des maisons.
J'attends le froid ici, la saison est encore douce.
J'aimerais élargir l'éventail des espèces, cet hiver!
Bonne continuation, Laval et bon WE!