samedi 21 février 2015

Que c'est beau... la beauté des nectarivores !





Notre planète bleue recèle des beautés à n'en plus finir. De l'infini petit à l'infini grand, elle ne cesse de nous étonner et de nous émerveiller. Jamais toute une vie à l'échelle humaine ne sera suffisante pour en connaître et en savourer tous les aspects.

La beauté réside dans l'oeil qui regarde.




Un moment magique saisi dans une forêt tropicale près de Sydney en Australie. Un Méliphage à bec grêle / Acanthorhynchus tenuirostris cairnsensis / Eastern Spinebill fait du surplace, ce qui lui permet d'introduire son bec mince et recourbé dans la corolle d'une fleur en forme de cloche. Les colibris ne se retrouvent que dans les trois Amériques. Ils sont remplacés, ailleurs dans le monde, par des différents genres d'oiseaux nectarivores aux plumages tout aussi variés et chatoyants que celui des colibris.



C'est au sommet de Doi Inthanon, en Thaïlande, que ce Souimanga à queue verte / Aethopyga nipalensis angkanensis / Green-tailed Sunbird vient croiser ma route. Contrairement à nos colibris qui le font en vol, c'est bien agrippés à la végétation ambiante que les souimangas cueillent le nectar des fleurs. Il leur arrive même de percer la base des fleurs pour aller chercher le précieux suc.



À l'instar de nos colibris, les différentes espèces de nectarivores ont développé des becs aux dimensions et aux formes variées qui s'adaptent aux fleurs hôtes. En se spécialisant de la sorte, ils savent exactement où se trouve la source de suc chez un certain type de fleur. Comme ces oiseaux passent la majeure partie de la journée à se nourrir, le temps économisé par cette connaissance leur est salutaire. Le nectar agit comme un carburant hautement calorique, mais il en faut beaucoup pour maintenir l'énergie dépensée par l'oiseau à un niveau fonctionnel. Ici, c'est au Sri Lanka que ce mâle de Souimanga de Loten / Cinnyris lotenius lotenius / Long-billed Sunbird a été capté dans le jardin très fleuri d'un hôtel.




Et voilà qu'apparaît quelques minutes plus tard, un mâle de Souimanga à croupion pourpre / Leptocoma zeylonica zeylonica / Purple-rumped Sunbird. La différence de bec avec celui du plus gros Souimanga de Loten indique bien qu'ils ne se nourrissent pas sur la même fleur ou, s'ils le font, ils ne s'y attaqueront pas sous le même angle. Le bec mince et court sera plus pratique pour percer la base de la corolle et aller chercher le liquide qui s'y trouve.



Pendant que le mâle Souimanga à croupion pourpre se nourrit, sa femelle profite de la pluie qui vient tout juste de tomber pour se baigner dans les gouttes d'eau accrocher à la végétation environnantes. En cela elle adopte le même comportement que nos colibris qui le font de façon régulière.



À Madagascar, ce mâle de Souimanga malgache / Cinnyris souimanga souimanga / Souimanga Sunbird semble tenir une vigile très intéressée sur cette fleur. Cependant, je n'ai jamais été témoin d'altercations entre souimangas de la même espèce ou d'espèces différentes. Comparés aux souimangas, les colibris sont beaucoup plus agressifs aux sites de nourrissage et nous assistons à des poursuites continuelles entre les oiseaux en présence. Habituellement, ce sont les plus gros qui chassent les plus petits.


Le Sucrier à ventre jaune / Coereba flaveola chloropyga / Bananaquit est un autre adepte de nectar et il n'hésitera pas à piquer la base des corolles à l'aide de son bec mince et très affuté pour se ravitailler. Cette scène se passe au Brésil, mais l'espèce se retrouve partout sous les tropiques des Amériques et elle est répartie en 41 sous-espèces. Ces taxons différents se ressemblent beaucoup dans la majorité des cas et ce n'est bien souvent que la coloration à la gorge qui est notable. Peu farouche, il est abondant dans les parcs, les jardins et partout où se retrouvent des fleurs.




Il est très difficile de choisir le plus beau des colibris parmi les 102 genres, 328 espèces et 684 taxons (incluant les sous-espèces) qui s'observent dans les trois Amériques. La famille des Trochilidés (colibris) n'est dépassée en fait que par celle des Tyrannidés qui compte 370 espèces différentes. Le plumage iridescent des colibris fait d'eux de véritables bijoux ailés. Ce mâle de Colibri rubis-émeraude / Clytolaema rubricauda / Brazilian Ruby démontre bien toutes les subtilités des couleurs du plumage lorsque la lumière vient frapper l'oiseau sous un angle idéal. Si l'oiseau nous fait face et que la lumière parvient de l'arrière de l'oiseau, il va nous sembler foncé et de couleur uniforme. Si, dans les mêmes circonstances, la lumière provient de l'arrière de l'observateur, elle fait s'enflammer un véritable feu d'artifice.



Et pour terminer, permettez moi de vous présenter une espèce qui m'a tout simplement jeté par terre lorsque je l'ai observée pour la première fois sur la côte est du Brésil, la Coquette chalybée / Lophornis chalybeus chalybeus / Festive Coquette. De grandeur comparable à un mâle de Colibri à gorge rubis, cette splendeur nous épate par ses coloris et par ces plumes impressionnantes qui recouvrent sa gorge et ses épaules. Je n'ai pas hésité à l'adopter comme espèce phare de ce blogue.



@ bientôt.







3 commentaires:

Noushka a dit…

Bravo Laval, une série fantastique sur les colibris, des oiseaux que je rêve bien sûr de photographier un jour!
Et puisque tu les aimes autant, je ne peux que t'encourager à lire: "Les 9 consciences du Malfini", de Patrick Chamoiseau, une lecture à plusieurs niveaux vraiment fabuleuse qui donne envie de la relire dès qu'on tourne la dernière page!
Bien amicalement,

lejardindelucie a dit…

J'ai vu les premiers colibris au Canada et j'avais été surprise et subjugée.
Depuis j'ai eu la chance de voir des méliphages en Australie et j'ai pu apprécier la variété de leur taille, la spécialisation de leur bec et leurs superbes couleurs.
J'ai d'ailleurs quelques images de ton premier exemplaire .
Mais grâce à toi nous faisons le tour de la planète avec ces beaux oiseaux. Merci de nous faire voyager et rêver.Comme tu le dis si bien nous n'aurons jamais assez d'une vie pour apprécier toutes ces beautés que la nature nous offre mais nous avons la chance grâce aux moyens de notre époque d'en découvrir chaque jour un peu plus!
Bien amicalement,
Lucie

Claudie a dit…

merci à Lucie de me faire découvrir cette belle page - et le blog

je sens que je vais les multiplier, les découvertes