lundi 13 mai 2013

Bueng Boraphet, un sanctuaire d'oiseaux thaïlandais exceptionnel.

Anne et moi sommes d'accord sur ce point, nous avons vécu en cette avant-midi du 13 février 2013 une expérience tout à fait inoubliable. Et j'ai bien le goût aujourd'hui de la partager avec vous. En prémisse, je dois mentionner que, pour moi, un voyage ornithologique n'incluant pas une balade en bateau n'est pas complet. Que ce soit une sortie en chaloupe en empruntant des canaux plus ou moins étroits (comme cette photo prise le 25 novembre 2008 sur le Rio Ajies, situé dans le parc national de Turuepano, au Venezuela),



une sortie en mer au large des côtes sur un bateau nolisé pour ces genres de sortie (comme ici en Afrique du sud, au large du Cap-de-Bonne-Espérance, le 2 novembre 2007, photo par Nicolas Barden),



ou une autre en ponton dans une zone marécageuse calme (comme ici à Bueng Boraphet).


Tous ces moyens et ces lieux amènent une façon différente d'observer les oiseaux. Et c'est une façon que j'ai appris à aimer et à apprécier à force d'en faire. Alors que l'embarcation glisse sur la surface liquide, tous nos sens sont mis à contribution pour profiter de cette occasion unique. On dirait que tout est amplifié: les sons qui portent loin sur l'eau, la brise qui caresse le visage, la beauté des fleurs aquatiques, les odeurs particulières émanant de la végétation et cette sensation de quiétude et de paix qui nous envahit. Nous ressentions tout ça en ce matin magique.

Malgré un premier voyage en 2004, je ne connaissais pas ce haut-lieu de rassemblement de la sauvagine en Thaïlande qu'est le lac Bueng Boraphet.

Le Bueng Boraphet est la plus grande zone humide au centre de la Thaïlande, avec une superficie de 224 kilomètres carrés. C'est un ensemble lacustre et marécageux situé à l'est de la ville de Nakhon Sawan, juste au sud de la Nan, tout près de son confluent avec la Ping, pour former la Chao Phraya.

C'est le seul site connu pour le Pseudolangrayen d'Asie / White-eyed River Martin, une hirondelle qui hivernait sur place, mais qui n'a pas été aperçue depuis 1980 et est peut-être éteinte.

106 kilomètres carrés du lac ont été classés comme zone interdite de chasse en 1975. En 2000, l'ensemble a aussi été déclaré "zone humide d'importance nationale" par le gouvernement thaïlandais.

Il est environ 8h00 lorsque nous empruntons l'un des deux pontons qui ont été réservés par nos guides. Nous sommes très bien installés pour l'observation avec cette embarcation à fond plat, très stable et munie de bancs chaque côté et d'une table centrale où nous pouvons déposer nos guides d'identification et nos équipements photographiques. Notre guide peut même installer un télescope à l'avant du ponton.

Nous naviguons lentement à travers une végétation lacustre de nymphéas roses foncés et de lotus.

 
Nous sommes littéralement entourés d'Hirondelles rustiques, race rustica avec le ventre blanc.


Cette grande zone marécageuse abrite des espèces spectaculaires, comme les mignonnes Anserelles de Coromandel / Cotton Pygmy-Goose,


le Busard d'Orient / Eastern Marsh Harrier,


le Jacana à longue queue / Pheasant-tailed Jacana,
 

le Jacana bronzé / Bronze-winged Jacana,


une centaine de Sarcelles d'été / Garganeys,


des milliers de Dendrocygnes siffleurs / Lesser Whistling-Ducks,


quelques Fuligules nyrocas / Ferruginous Ducks et une vingtaine de Fuligules morillons / Tufted Ducks,


le Héron intermédiaire / Intermediate Egret,


le Cormoran de Vieillot / Little Cormorant,


le Crabier chinois / Chinese Pond Heron,


le Bec-ouvert indien / Asian Openbill,


le Vanneau indien / Red-wattled Lapwing,


la Talève sultane / Purple Swamphen,


le Grèbe castagneux / Little Grebe,


et pour finir, une espèce peu souvent observée en Thaïlande, soit un mâle de Busard tchoug / Pied Harrier.


Pendant trois belles heures, nous nous sommes vraiment régalés de ces espèces spectaculaires et de leur habitat bien particulier.

Si jamais vous vous rendez en Thaïlande et que vous avez la possibilité de vous rendre à cet endroit, vous vivrez une expérience que vous n'oublierez jamais.

À bientôt...





3 commentaires:

lejardindelucie a dit…

Merci de partager ce voyage si riche en observations.
Je suis contente de reconnaître quelques espèces rencontrées ici ou là ! Mais les Jacanas sont vraiment les plus surprenants avec cette facilité à se déplacer sur la végétation aquatique. Le Crabier chinois est superbe. En se fondant parmi eux, sur l'eau , les observations sont des moments magiques!

Noushka a dit…

Comme Lucie je suis émerveillée par ce beau voyage et ces images qui révèlent des espèces que je n'ai pas encore rencontrées, quoique certaines assez proches comme le Jacana que nous voyons en Afrique du sud.
Le Crabier ressemble bien au nôtre, j'ai enfin pu faire une pauvre image cette année en Camargue!!
Ce doit être merveilleux de découvrir un pays et sa faune par les berges des points d'eau. nous ne l'avons pas assez fait.
Avec le temps pourri dans le sud-ouest de la France, ce n'est pas dans ma région que je peux faire de belles images, heureusement l'Espagne est à côté avec ses belles garrigues riches faune très variée.
Bizzz et à bientôt!

Anonyme a dit…

Inspirant ! De belles observations ! J'adore effectivement les balade sur l'eau pour l'observation de la faune. C'est ce que je préférais lors de mes voyages au Brésil et au Mexique, voguer doucement en canot sur de petites rivières étroites ou en chaloupe sur de plus grandes étendues d'eau. Je devrais le faire plus souvent ici au Québec.