jeudi 24 février 2011

Une nouvelle espèce d'océanite découverte au large du Chili

C'est le 21 février 2011 que la nouvelle tombe. Une nouvelle espèces d'oiseau de mer a été trouvée. Cette découverte découle d'observations récentes d'un océanite à Seno Reloncavi, au sud de Puerto Montt, Chili et d'une note récente publiée dans Dutch Birding (O'Keefe et al 2010). Avec l'aval du Servicio Agricola Y Ganaderro (SAG, permis # 0049), une équipe composée de cinq biologistes, conduite par le Britannique Peter Harrison, une sommité mondiale dans l'étude des oiseaux de mer, vient de compléter une expédition pélagique de dix jours dans cette région. Cette étude survient après que Harrison eut examiné deux spécimens naturalisés d'Oceanites spp. Ces spécimens sont conservés au Museo Argentino de Ciencias Naturales, Buenos Aires, Argentine et ils ont été étiquetés par Pearman comme étant la première évidence de la présence de l'Océanite d'Elliot/Oceanites gracilis galapogoensis (Pearman 2000) en territoire Argentin. Harrison, lors de l'examen des spécimens, conclut que les deux peaux originellement collectées à El Bolson, dans la province de Rio Negro, en février 1972 et en novembre 1983 représentaient le taxon d'un océanite non encore décrit par la science moderne et que ce nouveau taxon était probablement le même que les océanites mystérieux observés à Puerto Montt, localisé à seulement 70 kilomètres à l'ouest de El Bolson.

L'implication du Dr Michel Sallaberry Ayerza, éminent ornithologue au Departamento de Ciencias Ecologicas, Facultad de Ciencias de la Universitad de Chile, a été importante au succès de l'expédition. Harrison a également su s'entourer des connaissances et de l'expertise de Chris Gaskin et de Karen Baird de la Nouvelle Zélande. Les deux se sont impliquées dans la capture en mer et dans les recherches sur les lieux de nidification d'une espèce redécouverte depuis peu, l'Océanite de Nouvelle Zélande/Oceanites maorianus (Gaskin & Baird 2005, Stephenson et al, 2008, Gaskin unpublished Dept of Conservation report, Feb 2010).

L'équipe de la Nouvelle-Zélande en pleine action de capture (Chris Gaskin et Karen Baird)

L'expédition passa quatre jours en mer dans la région de Seno Reloncavi et les chercheurs utilisèrent des restes de poissons (chum ou berley) pour attirer les oiseaux de mer résidents à l'intérieur de la portée des filets utilisés pour les attraper. Ces filets sont projetés par un système explosif et ils ne sont pas dommageables pour les oiseaux. Ces filets étaient indispensables pour le succès de l'expédition et ils ont été développés en Nouvelle Zélande pour la capture de l'Océanite de Nouvelle Zélande. Au cours des quatre jours, plus de 1,500 observations de la nouvelle espèce d'océanite ont été documentées. Afin d'assurer une description scientifique de la nouvelle espèce, douze oiseaux ont été capturés pour obtenir des données biométriques. Des échantillons de sang et de plumes ont été obtenus afin de dresser un portrait génétique de la nouvelle espèce. Cet océanite semblerait être plus apparenté à l'Océanite d'Elliot (Oceanites gracilis), mais, en apparence, il se situerait entre l'Océanite de Wilson (Oceanites oceanicus) et l'Océanite de Nouvelle Zélande (Oceanites maorianus). Il montre un croissant pâle sur le dessus de l'aile et une barre blanche évidente en travers des couvertures sous alaires. Contrairement au plumage typique de l'Elliot, la plaque blanche de la région ventrale est plus discrète et limitée et elle ne s'étend pas jusqu'au haut de la poitrine. Les mesures de l'aile sont également très différentes et ne comporte aucun chevauchement avec celles de l'Elliot. L'équipe de chercheurs, d'un commun accord, estime la population entre 5,000 et 10,000 individus dans la région de Seno Reloncavi. Le nouveau taxon était en fait la plus abondante des espèces présentes autour du bateau lorsque les appâts étaient jetées à la mer. Le temps de l'année où l'expédition a été menée coïncidait avec la période d'envol puisque plusieurs juvéniles ont été capturés dans les filets, ce qui suggère une période de nidification débutant en novembre. Des recherches exhaustives menées à l'été et en hiver auraient besoin d'être entreprises. Des analyses plus poussées du côté de l'ADN devraient pouvoir confirmer la découverte et une publication scientifique complète est en préparation par l'équipe de recherches.

Un papier est présentement en préparation avec les données biométriques, comportementales et morphologiques de la nouvelle espèce qui devrait se nommer Puerto Montt Storm-Petrel / Oceanites australis.

Le texte ci-avant est une traduction libre que j'ai faite d'un article paraissant au lien suivant

http://www.birdingnz.net:80/forum/viewtopic.php?f=15&t=1070

Je vous invite à le consulter pour au moins voir les photos que Peter Harrison a prises de la nouvelle espèce.

Primary contact:
Peter Harrison
Seattle, USA
zapville@olypen.com


New Species of Seabird; Peter Harrison et al February 2011

References

Gaskin, C.; Baird, K. 2005. Observations of black and white storm petrels in the Hauraki Gulf, November 2003 to June 2005. Were they of New Zealand Storm-petrels?

O’Keeffe M.; Dowdall J.; Enright S.; Fahy K.; Gilligan J.; Lillie G. 2010. Unidentified Storm-Petrels, Puerto Montt, Chile, February, 2009. Dutch Birding

Pearman, M. 2000. First records of Elliot´s Storm Petrel Oceanites gracilipes in Argentina.

Stephenson, B.M.; Gaskin, C.P.; Griffiths, R.; Jamieson, H.; Baird, K.A.; Palma, R.L.; Imber, M.J. 2008. The New Zealand storm-petrel (
Notornis 52: 181-194. El Hornero 15(2). Pealeornis maoriana Mathews, 1932): first live capture and species assessment ofenigmatic seabird. Notornis 56: 191-205




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